M. Le Rockeur au Nicaragua pendant un mois et nos 1 000 messages

Depuis ma rupture, M. Le Rockeur avait été là, pour moi, tous les jours. C’était peut-être un peu malsain, mais là, je ne pouvais plus lui parler, et j’avais de la difficulté. Je ressentais un manque profond.

Deux jours après son embarcation, il m’a écrit : «Merci…». Si vous saviez à quel point j’ai analysé ces trois petits points! Je connaissais très bien mon correspondant et je sentais qu’il regrettait notre dernière discussion… Je lui ai envoyé un smiley. Et puis rien, le silence.

Céder à la tentation de lui écrire

J’ai retourné notre dernière conversation dans tous les sens. Je n’arrivais pas à être certaine à 100% de ce qu’il avait essayé de me dire. Je ne dormais plus. J’avais mal à la tête. Je pleurais d’angoisse. Mes amis m’ont conseillé de lui écrire, car je ne m’endurais plus (et eux non plus!). Il était parti depuis 5 jours… Le mieux que j’ai trouvé à lui dire? Ceci :

Moi : J’espère que tu t’amuses et que tu n’as pas avalé trop d’eau salé.

À ma grande surprise, environ trente minutes plus tard, j’ai reçu un énorme paragraphe de sa part sur mon téléphone et des photos en direct de sa soirée. Comme s’il attendait juste ça, que je lui écrive.

Le Rockeur : Surf iSA world championship. After party qui commence. À Magnific Rocks. I’ve seen worse. Surf médium.. Je suis moins bon (beaucoup) qu’au Panama. On a fait trois heures de route en pickup avec mes amis owner du surf shop pour aller surfer sur une plage hyper isolé. Resté pris dans la mud. Ma moto va être ready demain. J’adore mon appart. Life is fuckin good. M’en va me chercher une chaudière de bière. Le band commence. I love it. Take care.

Et puis un deuxième message.

Lui : Pis vla ma chaudière. Pour la moitié du prix du verre de vin à la Buvette chez Simone.

Moi : Enjoy ta chaudière! Passe une bonne soirée !

Lui : Fuck yeah ! Bonne soirée à toi aussi !!!!»

Je me sentais mieux. J’étais contente d’avoir eu de ses nouvelles et en prime, deux photos.

Le Rockeur surfe une vague pour moi

J’avais une grosse présentation au boulot et j’étais très stressée. Vous savez, le genre de présentation sur laquelle vous avez travaillé à tous les jours pendant le dernier mois. J’avais besoin de lui, et je le sentais loin. Il m’a écrit ces mots d’encouragement, en direct de la plage :

Wish you all the good luck. Ça va aller pis tu vas être top fière. Je vais surfer une vague d’énergie pour toi. Peace.

Je le trouvais trop cute ! Il m’a écrit en soirée pour savoir comment avait été ma présentation. J’étais contente qu’il pense à moi même s’il était en voyage. Je lui ai répondu que sa vague avait été efficace. Il m’a écrit ceci :

Passe une belle soirée pis bravo pour ta présentation. J’suis vraiment content pis j’ai vraiment fait une vague pour ça tsé. C’est puissant en crisse l’océan. Pis c’est important de care !

Le Rockeur m’envoie une photo de sa moto avec son surf

Le lendemain soir, M. Le Rockeur m’a surpris en m’envoyant une photo de sa planche de surf accroché après une vieille moto sur le sable. Il m’a dit qu’il était heureux. Je me sentais si spéciale qu’il partage les moments de son voyage avec moi. En plus de me raconter son bonheur, il tenait à savoir comment je me sentais. Il avait peur de m’énerver avec sa bonne humeur. Au contraire, j’étais tellement heureuse de le savoir si heureux.

Moi : Tu ne me tannes pas. Quite the opposite.

Le Rockeur : Ah ouin ?

Moi : C’est sûrement les 20 heures de french qui te font douter si tu me tannes ou non.

Lui :  Non… du tout !

Le Rockeur me protège de l’orage à distance

Le même soir, un orage d’été frappait au-dessus de mon appartement. Je vous fais une confession : j’ai une peur bleue des orages. Bon, je sais. J’ai trente ans et je devrais pouvoir me raisonner. Mais j’ai été traumatisée quand j’avais 7 ans. Nous étions en camping en famille à Hampton Beach, aux États-Unis, et un violent orage a commencé directement au-dessus de notre tente. Il était tellement fort que mes parents nous avaient amené dans la voiture, mon frère et moi, en attendant que ça passe. Depuis ce temps, les éclairs, le tonnerre, la pluie et le vent : je déteste ! Bref, j’ai écrit à M. Le Rockeur en lui révélant ma peur des orages. Il m’a répondu :

Tu serais malheureuse en maudit ici #oragechaquesoir #thatsafact

Il m’a demandé comment j’allais et m’a dit qu’il faisait de la retouche photo en buvant un petit rhum and coke. J’étais littéralement cachée sous mes couvertures ! Il m’a envoyé toutes ses photos de voyage depuis le début. Il était tellement beau, souriant et frisé en petit maillot de surf ! Nous nous sommes écrit pendant 2 heures.

Le Rockeur : (T’aurais peur en sale en ce moment….. Y’a un crisse d’orage)

Moi : OMG ! Une chance que je suis loin.

Lui : Certain

Moi : Ça dépend du contexte. C’est sûr que toute seule avec des orages….C’est comme dans le film Ted. Il a un thunder buddy !

Lui : Pis (attention) mais si j’étais pas loin de toi pis que t’avais une peur d’orage, promis que je m’occuperais de toi. Pis ça ferais ben mon affaire d’être avec toi sous un drap d’été en ce moment.

Moi : J’aime lire ça. I’ll take a rain check (double jeu de mots).

Lui : Great.

Moi : Comment tu t’occuperais de moi ?

Lui : mes bras de surfer font la job pis mon attitude de biker fait le reste.

Le Rockeur, malade au Nicaragua

Le lendemain soir de l’orage, j’ai écrit au Rockeur (j’étais un peu saoule, ok ?). Il m’a dit qu’il était hyper malade.

Le Rockeur : Je suis full malade. Virus. GROS FUCKIN VIRUS. Mal partout. Mal de tête de fou. Fatigue extrême. Pis j’ai eu une commande rush pour un 2000 mots sur le surf pour demain AM…. hier midi! Faque moi, j’ai besoin d’un massage long…..long…. long…

Moi : C’est vraiment poche pour le virus ! Mais je connais quelqu’une qui a déjà pris des cours.

Lui : Qui ça ?

Moi : Une fille à 3 796 km.

Lui : Tu fais pas mal de choses je trouve. Tu french kiss très bien. Tu parles chinois. Tu chantes du Elton John. Tu as des connaissances en massothérapie.

Moi : Et toi, tu t’y connais en massage ? De ce que je sais, tu n’as pas besoin d’aide avec tes mains.

Lui : Ah, je sais pas ça. Merci de me le confirmer… mais oui, je le sais un peu pareil… parce que t’as vraiment pas l’air à t’emmerder avec moi.

Moi :  Je pourrais y prendre goût.

Lui : Tu penses ?

Moi : Pas mal certaine… Toi tu t’emmerdes avec moi ?

Lui : Nope. Je m’emmerde pas du tout avec toi. Je ne resterais pas réveillé jusqu’à 3 h quand j’ai mille trucs en retards pour le lendemain. On a passé de fuckin beaux moments.

À ce moment de notre conversation, il m’a envoyé une photo de sa chambre avec vue sur la mer et nous nous sommes souhaités bonne nuit.

Le Rockeur en photo avec des filles en bikini

Le lendemain, M. Le Rockeur m’a écrit pour me dire qu’il allait un peu mieux, mais je ne lui ai pas répondu. Au même moment, alors que je me connectais sur Facebook, j’ai vu qu’il avait une nouvelle photo de couverture sur son profil. Sur la photo, on le voyait assis au bord de la piscine, les pieds dans l’eau, entouré de quatre filles en bikini pendant qu’il regarde une d’elle. Ma réaction : WTF !?

Premièrement, il n’avait pas l’air malade du tout. Deuxièmement, il savait très bien que j’allais voir cette photo et que je n’allais pas aimer. Troisièmement, pourquoi mettait-il une photo de lui entourée de filles. Que cherchait-il à projeter comme image de lui ? J’étais vraiment déçue. J’ai attendu une journée pour me calmer, mais le lendemain, je n’ai pas pu me retenir de lui passer un commentaire.

Moi : Pourtant t’as pas l’air si mal entouré au bord de la piscine.

Lui : C’était avant le grand virus ça. Mais je suis sortie pour la première vraie fois aujourd’hui. Moto et surf. Trop du bien.

Moi : Lol.

Il m’a envoyé une photo de sa journée à moto. Mais j’étais toujours un peu dégoûtée et je vous jure que je n’étais pas SPM !

Moi : J’aime mieux cette photo-là.

Lui : Mieux que quelle ?

Moi : Je parle de ta cover pic.

Lui : T’aime pas ma cover pic ?

Moi : Je devrais ?

Lui : Bah, t’en fais ce que tu veux.

Moi : K. Donc tu te fous pas mal de comment je me sens. I don’t give a shit à propos de la photo. Je dis juste que je ne l’aime pas. Et ta réponse de gars, encore moins.

Lui : Oh…

Moi : Oh ?

Lui : Oh parce que j’ai rien à ajouter… Tu vois, je suis pas super dans une vibe pour des sous-entendu, pour expliquer que je ne me fou pas de ce que tu penses, de me faire dire qu’on don’t give a shit et tout ces trucs… C’est pas comme ça quand je suis à Montréal, alors imagine quand je suis en plein zen post-surf sur ma terrasse en fin de journée… Désolé si y’a quelque chose que t’as pas aimé. Fais juste garder en tête que si je me crissais de toi…. je serais certainement pas rendu à je ne sais pas combien de message entre toi et moi depuis mon take off. Bonne soirée, have fun, pis casse toi pas la tête !

Le Rockeur et les papillons du Nicaragua

Il a continué régulièrement à m’envoyer des photos de son voyage. Je faisais la même chose lorsque j’étais au bord de la piscine. Je lui envoyais des photos de mon nouveau bikini ou de l’endroit où j’étais. Il m’a avoué regarder mes photos et ressentir des papillons au ventre. J’ai aussi suivi le bal, en lui avouant penser à nos moments avant son voyage et ressentir des papillons. Et lui, de lire ces lignes, il ressentait des papillons aussi. C’était le festival des papillons au Nicaragua. Il arrivait que nous ne nous écrivions pas pendant quelques jours. Je craquais souvent pour lui dire qu’il me manquait. Et quand ce n’était pas moi, c’était lui qui m’envoyait des photos de son quotidien.

Le Rockeur chante notre chanson dans un bar

Il avait l’air tellement heureux au Nicaragua alors que moi, je ne me pouvais plus d’attendre qu’il revienne. Il me manquait de plus en plus. Il restait 7 jours avant son retour et son absence me pesait lourd. Je comprenais que sa réalité était différente de la mienne, mais ça me faisait de la peine de ne pas savoir si je lui manquais. J’ai essayé de lui expliquer :

Moi : Il y a des choses dans la vie qui sont moins le fun ou moins significatives quand on ne peut pas les partager avec qqn qui ‘’care’’. Mais ça, c’est mon avis !

Le Rockeur : Je care ou quoi? … parce que je ne suis pas du genre à ‘’dont care’’.

Moi : Hmmm pas certaine de comprendre ce que tu viens de me dire.

Lui : En fait, je dis que je care, et je pense que tu cares aussi.

Moi : Vrai.

Il m’a envoyé une photo de sa soirée. J’ai constaté qu’il essayait de me partager ce moment, comme si j’y étais.

Lui : Pis là, c’est un karaoké live de San Juan de sur et je m’en vais chanter du Bryan Adams, Everything I do.

Moi : Pourquoi pas Summer of 69’ ?

Lui : Parce que la vibe est soft. Actuellement, c’est House of the rising sun. Donc, après, notre ballade.

Moi : Il y a combien de personnes dans le bar ?

Lui : Grosse crowd. Mais j’insiste, t’es fuckin hot.

Moi : Tu ne peux pas me dire ça à 3 000 km de moi… j’ai juste envie de t’embrasser.

Lui : Sorry.

La soirée s’est terminée comme ça et je me suis endormie, en écoutant la chanson de Bryan Adams…

Quelques jours plus tard, la date de son retour approchait, mais j’ignorais quand il arrivait. Et puis, j’ai reçu ce message :

Le Rockeur : Bonne fin de soirée. Je prends l’avion demain AM. Je pars cette nuit pour la Capitale Managua. See ya

Oh mon dieu ! Je jubilais de bonheur. Je retrouvais mon rockeur dans 48 heures…

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